La vie réserve souvent des surprises et revoir Andrew en était une. Je ne savais pas très bien si elle était bonne ou mauvaise mais il était trop tard pour faire demi tour à présent. Il allait falloir vers face. Ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait et j'avais plutôt bien réussis avec Eryn, non ? Pourtant je ne comprenais pas très bien une chose : pourquoi est-ce que je le voyais seulement maintenant, après tant de temps. À force, j'avais fini par perdre espoir. La conversation se lança doucement. Je ne pus m'empêcher de sourire en l'entendant dire que j'avais de la chance d'avoir ma famille. Il avait tout à fait raison, aujourd'hui je ne sais pas ce que je ferais si je n'étais pas entourée... Je me pinçais légèrement les lèvres en l'entendant parler de sa famille. Sa famille le rejetait parce qu'il était parti et si il l'avait fait c'était pour moi. J'étais responsable de l'éloignement de ses parents et je m'en sentais réellement coupable. « Je suis désolée Andrew... C'est de ma faute si tu es parti. J'aurais jamais dû te demander de venir avec moi. J'espère qu'un jouri ils te pardonneront, sincèrement. » Je me sentais mal pour lui. Doucement, je me rendais compte que ce départ pour Londres était réellement une mauvaise idée et je le regrettais.

Lorsque je l'entendis dire qu'il habitait à deux rues du parc, mon cœur se serra. Nous habitions tout près, ce qui voulait dire que nous pourrions nous croiser à n'importe quel moment. Alors qu'elle l'écoutait parler, elle ne put s'empêcher de le détailler. Il avait changé mais était toujours aussi beau. Il avait plus de cernes qu'autrefois. Sa barbe mal rasée le fatiguait aussi. J'appris rapidement qu'il travaillait dans un bar, c'était sans doute pour ça. Je hochais la tête doucement en l'entendant parler de la petite supérette. Elle était d'un grand secours quand j'oubliais le goûter d'Eryn. Cela arrivait parfois et elle ne pouvait s'en passer. « On habite pas très loin nous non plus. » Lorsqu'on se mit à parler de l'état de nos relations ces derniers temps, j'avais choisi d'être franche et directe. Même si cela faisait deux ans que nous ne nous étions pas parlé, c'était pour moi comme si il avait toujours été là. Je n'avais jamais eu de mal à lui parler et je ne vois sincèrement pas ce que j'aurais gagné à lui mentir. Peut-être parce que si il m'avait dit à moi qu'il avait trouvé une autre femme, ou un homme d'ailleurs, j'aurais beaucoup souffert. Il me dit avoir quelques aventure, avec des hommes. Cela n'était pas surprenant, il m'en avait déjà parlé et je l'acceptais sans soucis. J'étais la première femme dans sa vie et apparemment il n'était pas prêt à en faire entrer une autre. Peut-être lui avais-je fait trop de mal. Il était célibataire, comme moi quelque part, cela me rassura.

Le jeune homme prit alors ma main. Je regardais nos deux mains avant de fermer les yeux une seconde. Sentir sa peau contre la mienne me faisait tout drôle. Mon cœur se mit à battre un peu plus vite et je sentis des frissons dans mon dos. Mon visage se releva doucement vers lui et nos regards se croisèrent et je ne pus m'empêcher de détourner le regard. Tout ça me mettait mal à l'aise, parce que, même deux ans après, j'étais encore amoureuse pour lui. Presque aussitôt Eryn se mit à s'agiter m'appelant. Je lui accorda un grand sourire et hochais la tête. « Vas-y ma puce. » Andrew se mit à bégayer et je fermais les yeux quelques secondes à peine avant de me tourner vers lui. Je hochais la tête en l'entendant dire qu'elle était ma fille. Je murmurais doucement un oui. Il demanda des explications. Le moment fatidique était donc arrivé. Elle sera doucement sa main et lui fit un petit sourire, prenant le temps de réfléchir ce que j'allais lui dire. « Hum... Tu sais... Quand on est arrivés ici on était fou amoureux et... » Je haussais les épaules doucement puis pris mon courage à deux mains. « Je suis tombée enceinte deux mois et demis avec notre rupture. Je l'ai su quelques jours avant notre rupture... J'avais l'intention de te le dire, c'est juste que je ne voulais pas te forcer à rester avec moi juste parce que j'étais enceinte... » Ma voix était posée, calme, mais il n'était pas difficile d'entendre que cela me touchait. « J'ai souvent pensé te le dire, après notre rupture. J'étais tellement mal... Je me sentais perdue et on avait jamais réellement parlé d'enfants. Et puis tout c'est passé si vite, j'n'ai plus eu aucunes nouvelles de toi. Mon frère n'était pas pour qu'on se revoit... Elle a fini par grandir et je ne savais plus comment faire... Je sais que je t'ai fait raté les premières années de sa vie et j'm'en veux... »

Mon regard plongea son regard dans le sien et ma main se serra un peu plus dans la sienne. « Je ne peux et je ne veux te forcer à rien. Elle a besoin d'un père comme tous les enfants mais, tu es son père, le père d'une petite fille magnifique, douce et joueuse, qui donne beaucoup d'amour. »