Exemple de RP.

Un enfant souriant sirote en silence un diabolo fraise sur le canapé d'un quelconque salon, appartenant à un quelconque appartement d'une quelconque banlieue. C'est une petite fille, blondes comme les blés aux yeux bleus comme l'océan. À ses côtés sa mère lit un magazine féminin, un de ses nombreux tabloïds déballant sur papier glacé les faits et gestes des stars à la mode à l'époque. Un chat ronronne sur le tapis et un homme, surement le père discute bruyamment dans le bureau d'à côté. Puis d'un seul coup tous s'emballe, les portes s'ouvrent et claque sans raisons apparentes, le chat miaule, la mère cris, mais aucun n'ose sortir de sa bouche. La jeune fille, elle, est calme au milieu de cela. Elle regarde la panique d'un air amusé, elle rit même, claque des doigts et tous disparait.

Ce cauchemar se répète dans ma mémoire, moi Fay Drewster depuis longtemps, très longtemps trop longtemps même. Avant même que ses jeux infâmes ne soit installés, avant même que ce bout de caniveau et cette vulgaire couverture ne deviennent mes seuls moyens de survivre. Ce rêve c'est tout ce qui me reste de mon enfance. En effet comme dans le rêve, toute ma mémoire a disparu au fil du temps. Je ne pourrais rien dire sur mes parents, je ne distingue que leur visage en rêve, mais très brièvement, avant qu'ils ne s'évaporent pour, à nouveau, réapparaitre la nuit suivante. J'ai l'impression que tout est liée, mais je n'ai rien pour le prouver, le laboratoire qui explose lors de ma première année à l'université, mon ancien petit-ami victime d'un vulgaire accident cardiaque sous mes yeux le soir de notre séparation. J'ai l'impression de devenir folle, j'ai l'impression de provoquer ses choses. Enfin provoquer c'est vite dit, on peut dire que je ressens ces ,que je sais qu'elle vont se dérouler, mais que je ne peux malheureusement pas les arrêter. Quand la machine est en route, j'ai 'impression que rien ne pourrait la gripper.

Pour ce qui est de mon histoire à proprement parlé, je n'ai pas grand-chose à rajouter. Je n'ai aucun souvenir de mon enfance. De mon adolescence, j'ai préférée les oublier, car il n'y en avait pas d'heureux. En effet, comment peut-on être heureuse quand on est seule dans un foyer, alors que son monde part à la dérive. À cette époque des amis je n'en avais pas, j'étais la paria la sans famille, l'étrange jeune fille qui effrayait tout le monde avec physique blême, squelettique.

La rupture entre cette époque maudite et ma vie d'aujourd'hui c'est fait naturellement. Il fallait que je sépare de tout ce qui pouvait me rattacher à mon passé. Ainsi j'ai tous changé : mon physique, mes longs cheveux blonds sont devenus rose, un piercing est apparu sur mon nombril. Mon mental, je me suis mis à lire Marx, Staline, Hessel, Voltaire. Ces révolutionnaires qui avaient osé se révolter. J'ai adopté le principe et me voilà maintenant la révolutionnaire, l'utopiste qui tente désespérément de faire entendre, au monde raison. Si un jour quelqu'un lit ce texte, si cette personne est comme engagé dans la lutte qu'il me contacte, m'appelle, j'ai besoin de lui comme il a besoin de moi. Mais je préviens, je ne sais pas si, ce jour-là, mon état vous effrayera ou pas.